Thursday, January 24, 2008

Repré de justice


Repré, pour représentant : commercial dont le job consiste à faire le tour des magasins (dans le cas qui nous occupe, des librairies), pour y placer les livres de la ou des maison(s) d'édition pour lesquelles il travaille.
Ce qui est intéressant de cette démarche, c'est qu'elle me permet d'ajouter une dimension à mon exploration de la chaîne du livre : vendeur, puis auteur, éditeur, et désormais, donc, repré. Il est également très intéressant de rencontrer les libraires qui vendront votre livre. Si se farcir les Fnac une par une, et pour une seule référence, n'est pas ce qu'on a inventé de plus glamour, ça reste une expérience nécessaire : vous vendrez toujours davantage d'exemplaires à la personne que vous avez en face de vous qu'à celle qui vous n'aurez qu'au téléphone. Et puis le livre reste une industrie humaine, de contact, in contact établi autour d'un objet, qu'il faut donc montrer d'un côté, toucher de l'autre. Voir le livre manipulé, feuilleté, commenté spontanément, entendre les interrogations (c'est une traduction ? C'est une nouveauté ? C'est américain ?), suivre le regard du libraire pour tenter de saisir ce qui l'intéresse est capital pour les prochains livres que nous publierons.
Et encore une fois, d'un être humain à un autre il se passe toujours quelque chose de plus qu'un simple job. Vous êtes une association ? Insistez là-dessus. Vous recueillerez une sympathie compréhensive de la part des libraires, ne serait-ce que pour le courage dont vous faites preuve de vous lancer dans cette aventure, qui brille toujours au fond de leurs yeux, et parce que vous avez eu la démarche d'aller les rencontrer, de vous bouger, de venir vers eux. Face aux grosses machines qui alignent des dizaines de titres par office, vous devinerez tôt le plaisir que ces libraires ont à retrouver, pour quelques minutes, le goût d'un certain artisanat.

Bilan des courses, la plupart des Fnac parisiennes prennent 5 exemplaires, pour la forme, pour voir. C'est le mot qui revient le plus souvent : "J'en prends 5 pour voir, et puis on fera du réassort si besoin". Parfait. A partir du moment où l'une d'entre elles en prend même 5, les autres suivront. Un panurgisme qu'il faut prendre de façon positive. 5, ça fait une jolie pile sur un lutrin, et ça part vite, donc ça réassortit vite.

Fnac Forum : 5
Fnac St-Lazare : 5
Fnac Ternes : 5, par téléphone.
Fnac Italie : j'en sais rien, commande en attente, mais arrivé à la bourre j'ai dû laisser les coordonnées du livre sur le comptoir. Autant dire que le livre n'a pas été travaillé.
Fnac Montparnasse : par un curieux hasard, ils en avaient déjà.
Fnac Défense : 0, par téléphone. Comme quoi...
Il en reste quelques uns à Boulogne et à Velizy.

Il faudra que je ne tarde pas à contacter la direction produit de Virgin, dont on obtient les coordonnées directement en magasin.
Et tant d'autres choses encore.
Quoi qu'il en soit, si vous passez par l'une de ces Fnac, faites donc un tour au rayon littérature étrangère ! Les Histoires irlandaises y sont sûrement joliment présentées. Sinon, n'hésitez pas à les réclamer :)

Photo : Karen Linke, Wedding, galerie Wanted Paris

No comments: