Wednesday, February 27, 2008

L'arnaque du Monde et du Kindle

Merci à Daniel Schneidermann et ses équipes d'avoir éclairci le mystère de cet article publié dans le Monde il y a quelques jours, à propos du Kindle, et qui me semblait un peu élogieux.
Il s'avère donc, selon le site d'Arrêt sur Images, que Le Monde est partenaire privilégié du Kindle (lecteur d'ebook) d'Amazon. Ceci explique cela. C'est navrant de procéder ainsi quand on a la légitimité que ce quotidien possède encore. Le contrecoup est cruel : le Kindle n'apparaît plus si génial. Super opé.

Sunday, February 24, 2008

Rebelles, d'Anna Godbersen chez Albin Michel, un site qui claque mais ne clique pas


Cliquez sur le joli site ci-dessus : vous naviguerez de façon très agréable dans la présentation du nouveau roman d'Anna Godbersen, Rebelles.
L'idée, chippée chez Par-delà est intéressante : c'est viral, très qualitatif, et plutôt complet. Le risque aurait été de bâcler un site avec trois infos inutiles et de communiquer sur un "top nouveau moyen de promovoir le livre qui déchire 2.0".
Sauf que :
- le prix est introuvable. Quand bien même il existerait, avoir à le chercher quand on veut le connaître est une grave erreur.
- le nombre de pages ? le format ?
- la couverture ? On la devine avec le visuel récurrent, mais est-ce vraiment celui-ci qu'on devra chercher en magasin ?
- un truc dingue : aucun lien vers une boutique en ligne permettant de réserver ou acheter le livre ! Le lien vers le site de l'éditeur ? On tombe sur sa home page, même pas sur la fiche du livre.
- un champ de saisie de newsletter aurait permis d'impliquer le lecteur, lui fournir des infos complémentaires (des "bonus du livre" auxquels je crois de plus en plus pour poursuivre la lecture et le voyage dans un texte qui nous a plu), et surtout aurait permis d'enrichir une base client / prospect de plus en plus fondamentale.
- le code qui permet d'exporter le site compagnon plante... et impossible de le trouver sur le site-mère : fermez la balise < / embed> pour le corriger.

A quoi sert ce site ? A promouvoir le livre. Dans quel but ? Le vendre. Mais tous les éléments nécessaires à la vente sont absents. On se retrouve avec un joli site inutile.

Friday, February 22, 2008

Kindle dans le Monde


Le Monde d'hier consacre une "analyse" plus proche de l'infomercial au succès du Kindle, le support électronique d'Amazon permettant de lire et de télécharger des e-books. L'info à retenir à mon sens est surtout la tendance américaine, signe avant-coureur à ne jamais négliger.
Un test du Kindle sur Techcrunch.

Wednesday, February 20, 2008

Editeurs, représentants : 2 ou 3 petits trucs que vous savez sûrement déjà pour mieux vendre vos livres

Bien entendu ce qui suit s'applique surtout aux éditeurs qui ont le temps. Et peu de livres. Et peu de magasins qui les diffusent. A part Croiser le Faire, il doit bien y en avoir !
Il est impératif, après un référencement dans une Fnac, d'aller voir sur place comment les livres sont présentés. Surtout si vous n'êtes ni Gallimard ni Albin Michel ni Grasset ni... Attendez les 15 - 20 jours nécessaires pour que votre envoi soit traité par la SFL puis acheminé en magasin et enfin mis en rayon. Dès lors, de deux choses l'une : soit vos livres sont traités par le libraire qui vous les a commandés, et il s'en souvient, voire y a pris goût, et les a mis en avant sur un lutrin ou une table. Soit ils sont rangés au fond du rayon par un libraire qui s'en fout.
A la Fnac de St Lazare, peu importe qui a rangé mon envoi de 5 exemplaires des histoires irlandaises. Quand j'y suis passé, l'un des exemplaires était classé par ordre alpha en littérature étrangère, les 4 autres étaient en double rayonnage, c'est-à-dire derrière la première rangée visible, et donc eux-mêmes invisibles. Autant dire que mes 140 pages seules ne se voyaient guère, et qu'il devenait difficile voire impossible de les vendre.
Il fallut agir.
Une méthode simple et barbare aurait consisté à faire le taf à la place du libraire, et à remplacer sur un lutrin un livre débile par le nôtre. En pile, sur l'espace "Nouveautés", par exemple à la place des 3000 exemplaires du Lunar Park en poche de Bret Easton Ellis. Allez. Le problème est que vous êtes rapidement identifié comme perturbateur, et que votre subterfuge ne dure pas. Quelques minutes à peine, au mieux, et vous voici libria non grata.
Ma méthode a consisté à tranquillement ramener sur la première rangée visible 4 exemplaires qui, alignés, devenaient imposants et avaient de la gueule. Simple. Efficace. Rapide. Technique dite du "ninja qui tue".
Bien entendu cette méthode est elle aussi éphémère. Mais elle dure tout de même un peu plus longtemps, d'une part. D'autre part, quand hier je suis retourné à la Fnac St Lazare, certes, le libraire avait fait son odieux travail de classement et n'avait laissé qu'un unique exemplaire sur la première rangée. Mais n'empêche : derrière, il n'en restait que deux. J'avais donc vendu les deux autres. Mission accomplie : deux c'est mieux que zéro.
Un petit recadrage, trois exemplaires devant, et c'est reparti. Sisyphe dites-vous ? Certes. Mais moi, j'aurai de moins en moins de cailloux à ranger.

Monday, February 18, 2008

Un point sur les compteurs de vente


Avec bientôt un an d'existence, le livre des éditions Croiser le Faire "Histoires jamais entendues dans un pub en Irlande" n'est plus une nouveauté. Du moins le pensais-je, au point de baisser un peu les bras quant à sa diffusion. D'ailleurs, la libraire de la Fnac Défense m'avait clairement éconduit sous ce prétexte. Dixit : "Mars 2007 ? Ce n'est plus une nouveauté. Je ne vous le prendrai pas." Dont acte.
Un mouvement de panique, un peu, alors que je venais de recevoir les 500 exemplaires du retirage...
Mais nous recevons chaque lundi avec une régularité intrigante un bon de commande de la SFL, qui gère les approvisionnements des Fnac de France. Ces commandes proviennent à la fois du site web de la Fnac, des commandes de clients qui ne trouvent pas le livre en magasin, et des magasins eux-mêmes qui effectuent un "réassort" (une commande permettant de recomposer un stock épuisé ou en cours d'épuisement). Entre 2 et 5 exemplaires chaque semaine, parfois jusqu'à 10, et même 11 hier.
J'avais établi la liste des quelques magasins démarchés. Cette présence suffit-elle à auto-alimenter les ventes, comme il semble ? Quelle est la part du site Fnac.com où le livre se maintient en bonne position parmi les meilleures ventes de livres sur l'Irlande ? Quelle stratégie en déduire, tant sur l'aspect nouveauté que sur l'impact d'une présence en magasin (coûteuse à établir) ? Ce blog-même a-t-il une influence ? Verra-t-on un nouvel impact du fait de la diffusion gratuite du livre en téléchargement ? Et surtout : qui commande ?
L'enquête est en cours.

Visuel : Evolution des commandes SFL (Fnac) du livre Histoires jamais entendues dans une pub en Irlande, ed. Croiser le Faire 2007

Tuesday, February 05, 2008

Livres : Promotion 2.0

La plupart des blogs qui s'interrogent sur le promotion en ligne des livres font état d'une véritable effervescence. La Feuille relève les spots pub vidéos de Flammarion, Blandine Blongre note les pages MySpace créées pour les personnages de romans, Virginie Clayssen insiste sur la diffusion audio en parallèle du texte... De nombreux chantiers sont en cours, et tout cela est passionnant. Le projet est de franchir aussi vite que possible la fracture quasi éthique qui sépare le livre (objet solitaire vs. world wide web, papier vs. écran, concret vs. virtuel, industrie vs. start-ups, passif séculaire vs. modernité) du net. Les premières tentatives ne sont pas forcément les plus abouties, mais elles posent au moins les bases. C'est à saluer.
Il y a quelques mois, un gros éditeur m'avait contacté pour monter le plan de communication online de l'une de ses prochaines grosses sorties. Il y était question notamment de créer les blogs des principaux personnages, tenus à jour régulièrement, d'organiser un concours, voire de laisser aux lecteurs la possibilité d'imaginer la fin (une fin alternative, pourquoi pas ?), d'ouvrir en parallèle le blog de l'éditeur, qui allait lever un voile sur son travail, ses enjeux, ses attentes. Il fallait aussi définir la stratégie marketing avec les distributeurs en ligne (Fnac, Amazon...) Le tout était surtout d'offrir ce que j'avais appelé les "bonus" du livre. De même que pour un DVD, un livre pourrait proposer des suppléments, en amont comme en aval de sa sortie.
Y aurait-il pour vous des bonus à un livre que vous attendriez particulièrement ?