Friday, December 28, 2007

A nous la fortune !



Rien à voir avec le nouveau header qui cache mal un paquet illicite, mais avec la rapide comptabilité du bilan annuel :

- Quand par chance (comme ce fut le cas aujourd'hui) je reçois une commande de 10 exemplaires des Histoires irlandaises, les frais de port s'élèvent à 5 euros (j'arrondis), soit 0,5 euro par ex ;
- j'ai tiré 500 exemplaires à 2 euros l'ex (j'arrondis encore) ;
- le tout me coûte donc 2,5 euros / livre.
- Ce type de commande vient de la Fnac, qui me prend 40 % du prix de vente public TTC, soit 2 euros. En résumé, je vends un livre 3 euros à la Fnac.

Total : je marge à 50 centimes par livre !

Combien en vendre pour en vivre ? Un max. Ceci dit, plus j'en vends, plus j'en tire en réassort, et plus le coût unitaire baisse, donc plus la marge s'accroît, donc plus je gagne des sous. Les matheux me feront donc remarquer l'exceptionnel rapport de mon calcul, et le résumeront ainsi : plus je vends de livres, plus je gagne d'argent. Certes. Mais dans le détail, c'est beaucoup plus subtil que ça :

1/ Je gagne enfin de l'argent sur chaque envoi ! Avant c'était à perte. Au regard de la chronologie nous sommes donc dans la bonne voie.
2/ Puisque la marge augmente en même temps que le nombre d'exemplaires tirés, le bénéfice s'accroît de façon exponentielle :)
On est encore loin de l'Amérique, mais c'est le moment ou jamais de dire : "2008, à nous deux !" et de se contenter de peu.

Photo : New York, par Malo

Thursday, December 27, 2007

Monsieur, Jacques Chessex

(Prononcer "Chessé") Il y a beaucoup à dire sur ce livre, mais je veux dans l'urgence retenir cet extrait :

"Lire Flaubert m'a appris à me méfier de l'exaltation ombrageuse du chantier et de la difficulté d'écrire. Puis à la rejeter carrément. Bon débarras."

PS. Prendre le temps d'y revenir.

Monday, December 24, 2007

La douceur des orages




Un nouveau texte sur le blog d'Yves Remords. A terme, un recueil aux éditions Croiser le Faire ?

"pudeur, éducation, la peur de passer pour un con : il y a des choses qu'on ne dit pas aux filles. ce qu'elles bouleversent quand elles vous regardent en souriant. leurs grands regards doux et bleus qui vous happent, absorbent, un regard en secret rien que pour vous. tout autour le monde tout à coup est en coton. vous perdez l'équilibre. vous rougissez, vous blanchissez, une fraction de seconde bascule une journée. souvent bien davantage. les jours passés s'obscurcissent doucement mais vous serrez bien fort dans votre mémoire un bouquet d'éclats brillants. la silhouette d'A. dans l'encadrement d'une porte, on l'appelle, elle se retourne : le mouvement blond de ses cheveux vous souffle. c'est tout. le lui dire ? la trouver dans son bureau et lui jeter maladroitement votre émotion au visage ? pudeur, éducation, la trouille de bafouiller et mille excuses. ce n'est pas tout, il y a des époux, des hiérarchies, toutes sortes de contrats moraux. est-ce le malaise que vous souhaitez introduire ? et vous-même, à quelle infidélité êtes-vous prêt à faire face ?
ne rien dire, c'est encore sublimer. c'est éviter de faire chuter dans le vulgaire ce qui est si beau. dire c'est dévaluer, réduire forcément, omettre. parler c'est se débattre comme un noyé dans l'explication, l'accumulation de détails qui ensevelissent le noyau essentiel. il est impossible de traduire les orages qui frappent le ventre au moment où vous saisissez le regard probablement involontaire d'O. sur vous, regard qui, peut-être un peu gêné, vous fuit. ce qui vous touche n'est même pas tant qu'elle ait pu vous regarder. c'est cette lumière, dérisoire pourtant, mais voilà, cette lumière sur sa joue dans cet instant. le grain de la peau. les joues, les cils, les yeux. rose, noir, bleu.
ne rien dire c'est laisser aussi se nouer l'entrelacs d'un dialogue intime. une compréhension tacite qui porte plus loin que les mots, parfois. un signe, un geste, une gorge qui rosit, vous vous êtes compris. c'est beau, aussi. c'est brûlant et soyeux. je sais pourtant qu'il y aurait tant à avouer. un aveu, et jouissez du bonheur de l'effet sur elle. toute l'orgueilleuse, bluffante, désarmante, insaisissable plénitude de la féminité sur son sourire vous ébranle sans que vous ne puissiez rien faire. nulle infidélité, nulle trahison pourtant. nulle morale insultée. cela aussi, ensuite, sûrement, sont des choses qu'on ne dit pas."

Photo Jehsong Baak, galerie Wanted Paris

Thursday, December 20, 2007

Fnac Boulogne

Nos lecteurs de banlieue parisienne ouest peuvent à leur tour trouver les histoires jamais entendues dans un pub en Irlande à la Fnac Boulogne Billancourt. Décidément le front ouest frappe fort.

Tuesday, December 18, 2007

Nouvelles du front


Avis à nos lecteurs bretons : les Histoires jamais entendues dans un pub en Irlande sont désormais disponibles à la librairie Le Triangle Blanc, spécialisée dans les ouvrages traitant de la Bretagne et des cultures celtes, et située au Croisic.
C'est, en parallèle, la première librairie indépendante qui accepte de les vendre (la première consultée d'ailleurs). Ca me permet d'apprendre comment vendre un livre ailleurs qu'à la Fnac. En l'occurence en dépôt et avec une remise moins forte.

Thursday, December 06, 2007

le goût de la pluie


Hier, j'ai quitté l'entreprise pour laquelle je travaillais depuis plus de 3 ans. Bon, en fait je passe d'un plein temps ad vitam à un mi-temps temporaire. Mais l'essentiel ne change pas : le processus de rupture est enclenché. Je quitte cette entreprise.
J'en pars pour écrire un nouveau roman, débuté en juin 2006 et que je n'ai pas touché depuis octobre de l'an dernier. Pour publier de nouvelles histoires jamais entendues quelque part ailleurs dans le monde, notamment à Tokyo. Pour développer les ventes des premières histoires, les irlandaises, les distribuer dans plus de Fnac, les Virgin, les Cultura, les pubs de Paris et tout réseau qui en voudra bien. Pour entrer en contact avec les associations de maisons d'édition indépendantes. Pour refaire le site des éditions CLF. Pour envoyer les livres aux journalistes. Je pars pour préparer la St Patrick, la fête nationale irlandaise, le 17 mars. Pour lire beaucoup aussi, bref : pour faire vivre notre maison d'édition. Libre et pauvre, je ne pourrai bientôt plus compter que sur moi-même, mais la pauvreté est une saine motivation.
Aujourd'hui il pleut. C'est comme si je m'étais débarrassé de couches superficielles : pour la première fois depuis longtemps j'ai eu le sentiment d'être à nouveau atteint par la pluie, atteint physiquement. D'être en quelque sorte dans le camp de l'eau contre les toits, les parapluies, les heures de pointe, les RTT. Le sentiment de redécouvrir le son, la texture et le goût de l'eau.

Photo : La Vitrine des choses : Le Nord, par Cédric Delsaux, galerie Wanted Paris

Saturday, December 01, 2007

300

C'est le nombre d'exemplaires que les éditions Croiser le Faire avaient tiré pour la première édition des Histoires jamais entendues dans un pub en Irlande.
Sur ces 300, les 6 derniers viennent juste d'être envoyés à la SFL qui gère les commandes de la Fnac, en ligne et pour les magasins.
Nous sommes donc aujourd'hui en rupture de stock.
Bien entendu, un retirage est en cours, mais quelle jolie victoire pour notre petite maison ! Une belle étape de franchie.
La seconde édition sera de 500. Les coups de fabrication sont réduits, le coût unitaire aussi. La marge augmente donc. En franchissant les 500 ex, le livre devient éligible sur Electre. La maison qui l'édite aussi. Tout ça va dans le bon sens. Merci, merci à tous.

A part ça, je poursuis la lecture de Monsieur Chessex, parlons-en bientôt.