Saturday, September 08, 2007

Avant, pendant, après Jean-Marc Parisis


Quelques leçons à tirer à la lecture du roman lauréat du prix Roger Nimier dans le cadre d'un travail d'écriture :
- Trop insister sur des détails inutiles rend suspect. Par exemple, qu'on m'explique pourquoi et comment une sonnerie de téléphone Vivaldi identifie la femme qui nous quitte prouve surtout qu'on cherche à masquer le côté rendre crédible un détail totalement artificiel. Ca sort le lecteur du récit, alourdit le style, montre les ficelles. Trop de ficelles dans ce livre.
- Trop de formules tue le style. Au début, ça amuse, ça épate, ça emporte pièce. Ca enivre, au début. A la fin ça saoule.
- Trop répéter ses formules sonne très prétentieux. Le roman est beaucoup trop court pour que cela ne se voie pas.
- Trop de vulgarité écoeure. C'est tendance, mais il faut savoir la manier avec art, d'une part. D'une autre, dénoncer la pornographie par la grossièreté est hypocrite. La pornographie entraîne la réflexion et le style dans des sphères infiniment plus passionnantes que la vulgarité. Choisir la vulgarité c'est couilles molles.
- Se méfier des titres qui ne surprennent pas. Avant, pendant, après, c'est vraiment joli, on espère juste qu'il ne va pas s'agir de la chronique d'un amour de sa conception à sa nostalgie. Dommage.
- Barrer la couverture d'un gros bandeau annonçant "L'amour" comme une vérité absolue n'arrange pas la vanité du livre. Et achève de trahir son éventuel mystère.
- Se méfier aussi des premières pages prometteuses. Celles-ci sont enlevées, elles finissent par donner le tournis. C'est terrible, un roman qui scotche d'entrée de jeu pour décevoir page après page.
- Au final, le style tue le roman mais la couverture est très belle.

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