Thursday, December 06, 2007

le goût de la pluie


Hier, j'ai quitté l'entreprise pour laquelle je travaillais depuis plus de 3 ans. Bon, en fait je passe d'un plein temps ad vitam à un mi-temps temporaire. Mais l'essentiel ne change pas : le processus de rupture est enclenché. Je quitte cette entreprise.
J'en pars pour écrire un nouveau roman, débuté en juin 2006 et que je n'ai pas touché depuis octobre de l'an dernier. Pour publier de nouvelles histoires jamais entendues quelque part ailleurs dans le monde, notamment à Tokyo. Pour développer les ventes des premières histoires, les irlandaises, les distribuer dans plus de Fnac, les Virgin, les Cultura, les pubs de Paris et tout réseau qui en voudra bien. Pour entrer en contact avec les associations de maisons d'édition indépendantes. Pour refaire le site des éditions CLF. Pour envoyer les livres aux journalistes. Je pars pour préparer la St Patrick, la fête nationale irlandaise, le 17 mars. Pour lire beaucoup aussi, bref : pour faire vivre notre maison d'édition. Libre et pauvre, je ne pourrai bientôt plus compter que sur moi-même, mais la pauvreté est une saine motivation.
Aujourd'hui il pleut. C'est comme si je m'étais débarrassé de couches superficielles : pour la première fois depuis longtemps j'ai eu le sentiment d'être à nouveau atteint par la pluie, atteint physiquement. D'être en quelque sorte dans le camp de l'eau contre les toits, les parapluies, les heures de pointe, les RTT. Le sentiment de redécouvrir le son, la texture et le goût de l'eau.

Photo : La Vitrine des choses : Le Nord, par Cédric Delsaux, galerie Wanted Paris

4 comments:

Anonymous said...

Tous mes voeux de réussite pour ces projets. Quelles belles perspectives!
Amicalement,
Manuèle

Bertrand Ploquin said...

Merci bcp Manuèle ! Je suis très content de te croiser ici :) J'espère que tout va bien de ton côté.

Unknown said...

Le gout de l'eau, c'est bien.
Le gout de la Guiness, c'est mieux !
M'enfin si la pluie c'est ton truc, passe nous voir a Londres (pas vraiment une ville pour le pauvres, mais il y a la pluie ET la Guiness...).

Bon courage, petit marginal. Ils ne sont pas nombreux ceux qui regardent en l'air quand il pleut.
En meme temps, la pollution est la meme pour tout le monde :)

Bise
Ren.

Bertrand Ploquin said...

Y a-t-il un meilleur moyen pour oublier qu'on est pauvre qu'une invitation fraternelle et une Guinness, sinon deux ? A réfléchir sérieusement, on en reparle !
Si l'eau de la Manche nous séparait, c'est désormais aboli : nous sommes tous sous la même eau désormais. Bons baisers d'une flotte capitale à une autre.