Julie vient d'acheter deux livres à la Fnac. Des livres de poche dont je n'avais jamais entendu parler, par leurs titres ni par leurs auteurs. Simplement elle a lu la 4ème de couverture et quelques lignes, les thèmes lui ont plu ainsi que les styles, et roule.
Je me rends compte que je suis très exclusif en matière de lecture. Je prends rarement de risque, comme elle. Elle ose, je dose. Je ne m'aventure que dans des terres consciencieusement évaluées.
C'est que j'attends de mes lectures une intransigeante efficacité. Efficacité sur ce qu'elles m'apportent pour mon travail d'écriture, et efficacité du plaisir. Rien d'antinomique : un livre doit m'emmener, me convaincre, me pousser de l'avant. Je dois en tourner les pages ébouriffé, avec sur la langue le fameux goût de bonbon, rond, que je tète. Le petit feu dans ma gorge doit crépiter. Il faut que je me dise "voilà, c'est ça. C'est bien de ça dont il s'agit". Il y a une urgence, ne pas perdre de temps. Que je mette huit mois à finir un livre ne compte pas. Ce qui va vite, c'est de déceler si le livre m'apportera quelque chose ou pas. En fait, savoir si le livre m'apportera le plaisir que je cherche à transmettre à mon tour. Les livres qui m'ont apporté les plus belles heures sont ceux qui m'ont donné le goût d'écrire. Cette certaine envie du partage. C'est pour cela, je pense, que je vais plus volontiers vers les titres porteurs de promesses au détriment du hasard.
A part ça, j'abandonne Nimier, ses journées de lecture sont puissamment intelligentes mais tout de même un peu chiantes. Je réouvre Henry de Monfreid. Voici une autre vraie belle promesse. Mais les premières pages me déçoivent comme à la première lecture. C'est parce que je me rappelle le Journal d'un Lecteur, de Manguel, que je poursuis. Tout espoir n'est pas perdu, et ce qui fait que j'abandonne un livre ou lui laisse une chance tient à très peu de choses indicibles.
Friday, January 05, 2007
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