Blogger n'accepte toujours pas les accents circonflexes dans les titres ^^
Il suffit souvent de quelques mots, d'une scène, d'un signe pour que je plonge dans un roman. Cela vaut aussi pour un film, un album ou un concert. Pour tout oeuvre. Une page bien écrite vaut le livre. Ma mère disait cela de Djian.
Pour Les Secrets de la mer rouge, l'assemblage de signes noirs de la page 72, éditions Grasset, me fait basculer entre Levallois - Clichy et Pont Cardinet. Me voici soudain sur une île déserte. Autour de moi, une main fraternelle de marins joyeux chassent des chèvres pour en boire le lait, sous l'oeil bienveillant du capitaine. A lui l'oeil émerveillé par la nature sauvage et sereine. Moi, je flotte dans l'apesanteur suave des lignes apaisées. Tout est calme, la mer bruisse. Le feu rond crépite dans l'âtre de mon oesophage, et sur ma langue, un galet acidulé.
"Il faut avoir traversé ce pays infernal, hérissé de volcans, couvert de lave, battu par un vent furieux, il faut avoir été blanchi de sel par les embruns, séchés à même la peau ; il faut avoir été pénétré par toute l'horreur hostile de cette nature privée de vie où les élémens nus se heutent et se combattent sans trève, il faut avoit senti le peu de choses que nous sommes devant toutes ces forces déchaînées, pour éprouver cette joie de retrouver la Vie."
Alors oui.
A part ça, quelques pas dans la nuit pour rentrer chez moi et voici que mon roman prend un nouvel angle. Ou plutôt : qu'une nouvelle, oblique, ricoche et l'éclabousse, révélant ce nouveaux cristaux. C'est une bonne journée comme il y a du bon pain.
Monday, January 15, 2007
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