Toujours sur L'Aveuglement. Je reprends les transports en commun pour pouvoir lire enfin.
La première sensation face à Saramago fut un peu plate. Le cerveau est là, qui maîtrise style et discours. Du coup tout semble presque trop construit. C'est un peu froid, comme un livre de philo, j'en ai déjà parlé.
J'insiste. Je poursuis. Je me pose quand même la question de passer à autre chose, reprendre Les Bienveillantes, ou bien... Mon Dieu, j'avais même oublié que j'avais acheté Terrasse à Rome, de Quignard. Il faut vraiment que je me remette à lire convenablement. Les livres s'empilent que j'achète sans les lire, ou les lire à peine.
Après quelques pages me vient l'évidence de l'humour. Ca valait le coup d'insister, mais la véritable preuve que le texte marque sa route, c'est ce soir que je l'ai eue : le train de banlieue qui me conduisait de St Lazare aux Vallées. Bécon, dernier arrêt avant ma gare : une voix (la voix du conducteur) annonce que c'est le terminus, pour cause de perturbation le train ne poursuivra pas sa route, merci de quitter le train. Tout le monde sort, un peu ahuri, même pas énervé. C'est une gentille bousculade sur le quai : que faire ? Attendre le prochain ? Il ne va peut-être pas aux Vallées. Sortir et continuer à pied ? Prendre le bus ? un taxi ? La foule est spongieuse. J'ai alors la pleine sensation de faire de cette foule qui ne sait plus où aller. Aveugle au milieu des aveugles. Saramago m'a attrapé. Le roman est bon. Ca ressemble à un Haïku : le roman mal aimé / est soudain / le monde autour de moi. Ou un truc dans le genre.
A part ça, j'ai essayé d'écrire hier soir. La présence de Julie peut-être, ou l'envie de faire autre chose alors que je sens gonfler le désir de poursuivre le texte, bref : impossible d'aligner trois mots. La dernière fois que j'ai écrit une ligne remonte à quinze jours. A ce rythme, on n'est pas rendu.
Monday, December 04, 2006
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