Sunday, May 25, 2008
Existe en blanc, Bertrand Blier
A la question traditionnelle "alors, tes 3 romans préférés ?" ai-je hier soir voulu caser les mêmes auteurs que d'habitude. Ceux que j'ai beaucoup lus parce qu'ils ont beaucoup écrit. Mais j'oublie trop vite les hold up de mon âme dont sont capables parfois des auteurs nettement moins lus par moi. Pas forcément parce qu'ils ont moins écrits, encore que.
Ainsi, j'ai occulté ce dernier choc de lecture que fut Existe en blanc, de Bertrand Blier. Je me souviens assez bien de son interview par Pivot lors de la sortie du livre. Je revois un Blier un peu étonné d'être là, amusé. Il y avait quelque chose d'espiègle dans ses yeux, et de cocasse sur le plateau. Les questions goulues de Pivot laissaient deviner combien le livre l'avait surpris. Tout chez Blier répondait un tranquille "et pourquoi pas ?" qui m'aura donné l'envie de le lire. J'avoue, la couverture aussi, somptueuse poitrine quand je n'avais que 24 ans. Car oui, Existe en blanc existe depuis 1998. 10 ans je suis passé à côté. Pas très loin. 10 ans je le lorgnais discrètement, un beau jour viendrait où je le lirais. Ce jour c'était il y a 3 mois.
Le thème du type raide dingue des soutien gorges, livre "noir" titré "Existe en blanc", l'oeil brillant de l'auteur, la mine réjouie de Pivot... Un jour dans un carton déménagé après un décès je suis tombé dessus. En plus d'être un type bien, celui qui nous avait légué le livre avait du goût et on j'avais le même.
Globalement, cette histoire de tueur en série aux origines incertaines qui occit les femmes qui ôtent leur soutif, on s'en fout, et Blier plus encore. Elle n'est que le prétexte ahurissant pour décrire autant de femmes que possible, toutes plus sublimes les unes que les autres. Depuis Mémoire de mes putains tristes n'avais-je rien lu d'aussi beau sur les femmes. Des choses directes, brutes, des choses que les mains d'un homme en larme sont allées fouiller au fond des viscères et qui en ressortent sanglantes, puantes et visqueuses, mais jamais je n'ai lu mots mordre aussi frontalement le vrai, aussi proches du juste, aussi crument droits.
Existe en blanc, c'est l'alchimie d'un amour sans fin des femmes, du style prépondérant sur l'histoire (car le style c'est l'homme) et de la liberté. Quelle impressionnante liberté s'autorise Blier, nom d'un chien. Dans la forme, le fond, le traitement, l'humour, le n'importe quoi qui se transforme en beauté pure. Grosse, mais grosse leçon.
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